Lejournal-hebdo.com

Le terrain économique devient de plus en plus un champ de bataille pour les séparatistes. La cible n'est autre que les multinationales présentes dans les provinces du Sud. Le Polisario joue de plus en plus sur la fibre « éthique » pour inciter ces entreprises à renoncer à leurs intérêts dans les provinces du Sud. Sensibles à cette dimension qui séduit les fonds d'investissement, (les maîtres incontestables du capitalisme), ces multinationales n'ont d'autre choix que de capituler. Jusqu'à présent, cela a coûté au royaume le retrait de quatre sociétés de la prospection pétrolière, dont les deux plus connues sont le groupe Total et le géant américain Kerry McGee. Cette fronde a été lancée depuis la Norvège. Son instigateur ne s'en cache d'ailleurs pas. Son nom : Erik Hagen, représentant d'un comité de soutien au Polisario, « Western Sahara Support Committee ». Pas plus tard que la semaine dernière, la compagnie norvégienne Yara, leader mondial des engrais, a renoncé à ses approvisionnements à partir du Maroc.
La société, qui achetait près de 27.000 tonnes de phosphates extraits de la mine de Boucraâ, a dû suivre la politique du gouvernement norvégien vis-à-vis du Sahara, sachant qu'il est son premier actionnaire. La menace financière des fonds d'investissement devient ainsi très dissuasive. D'autant plus qu'elle est souvent mise à exécution. La compagnie américaine Kerry Mc Gee en a effectivement fait les frais puisque le fonds du gouvernement de Norvège, récipient des revenus de pétrole, avait décidé de retirer ses billes de cette société pour ces raisons-là. L'activisme du Polisario pose ainsi de sérieux problèmes économiques pour le royaume. Surtout si l'on tient compte du fait que l'accord de libre-échange signé l'an dernier avec les Etats-Unis exclut les produits en provenance des provinces du Sud. Et que l'accord de pêche que le Maroc est en passe de ratifier avec l'Europe ne devrait pas porter sur les côtes sahariennes.